Des maisons unifamiliales, qui étaient autrefois le symbole même de la banlieue québécoise, sont démolies au profit de petits plex qui poussent comme des champignons au hasard des rues.
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« On note généralement une forte hausse des transactions pour la catégorie des petits immeubles à revenus en périphérie de l’île de Montréal depuis le début de l’été 2020 », confirme au Journal Charles Brant, directeur de l’analyse du marché à l’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec (APCIQ).
Cette hausse est non seulement visible sur la Rive-Sud de Montréal, mais aussi sur la Rive-Nord, où on y enregistre un bond de 60 % des transactions depuis le début de l’année.
« Nous assistons clairement à un engouement marqué pour ce type de propriété et non à un simple phénomène de rattrapage des ventes qui n’ont pu se faire durant les mesures de confinement du printemps dernier », analyse-t-il.
Denrée rare
Pour répondre à la demande, les entrepreneurs ont de l’appétit pour des terrains, un phénomène, qui est loin d’être nouveau, estime Ghislain Larochelle, expert en investissement immobilier et chroniqueur au Journal.
« Souvent, ils ramassent de vieilles maisons sur le chemin Chambly qu’il ne vaut pas la peine de rénover, et ils mettent des triplex dessus parce que c’est le zonage qui est important », explique-t-il.
Le mois dernier, les ventes résidentielles ont explosé de 37 % par rapport à l’an dernier, alors que les inscriptions ont fondu comme neige au soleil, ce qui crée un phénomène de rareté sans précédent.
« Faire juste de la rénovation avec ces vieilles maisons-là, il n’y a pas d’argent à faire là », ajoute Ghislain Larochelle.
Densité de population accrue
Un constat partagé par Jean Sébastien Pelchat, courtier immobilier de la Rive-Sud.
« C’est sûr que pour les investisseurs au niveau du pied carré, c’est intéressant. C’est quelque chose qu’ils recherchent », souligne-t-il.
D’après lui, ces nouveaux immeubles sont également intéressants pour la ville parce qu’ils augmentent la densité de population.
« Souvent, il y a des maisons désuètes ou maganées. Ça peut valoir la peine d’avoir du neuf dans le secteur pour qu’il prenne de la valeur par le fait même », conclut-il.